Cultures Orientales

Saffiya de Isna. Mémoire des danses orientales

 

Saffiya de Isna.

 

 

 

La danseuse au sujet de laquelle ont écrit le plus de voyageurs au XIXe siècle s’appelle Saffiya de Isna.

On la trouve dans les témoignages de Combes, Didier, Flaubert, Hamonnt, Prisse d’Avennes, Eliot Warburton et Bayle Saint John.  Grace à leurs écrits nous pouvons retracer une grande partie de sa vie.

Au plus haut de sa carrière, sa réputation artistique surpassait celle de toutes les autres danseuses.

Bien qu’aujourd’hui le nom d’une autre danseuse Kutchuk Hanem a éclipsé le sien, elle était apparemment l’une des meilleures danseuses d’Egypte de cette époque. Elle a eu plus de vingt ans de carrière, probablement entre 1830 et 1850. Elle fut décrite comme toujours jeune et belle en 1846 par Romer.

Elle est sans doute née en 1815, commençant à danser à l’âge de 15 ans.

Comes en 1834 a vu une de ses prestations à Isna, un peu après le jour de l’an. Elle continua à habiter dans cette ville et il retourna la voir danser chez elle en 1846. En 1850 elle se maria et sa carrière s’arrêta.

Sa gloire était très importante dans les hautes classes de la société.

Le jeune Abbas, le petit fils de Mohammed Ali, la découvrit lors d’un festival (tanta fair) où elle dansait. Elle devint sa maîtresse et reçut beaucoup de cadeaux précieux y compris un établissement autonome au Caire. Lorsqu’il se désintéressa d’elle il la bannit à Isna.  Elle resta à Isna pour le reste de sa carrière, ce qui lui fut profitable, Isna étant un centre culturel important.

Le gouverneur évoquait son talent.

Romer décrit son costume somptueux et Bayle St John sous-entend qu’elle a gagné une fortune.  Elle est à la tête d’une communauté de danseuses et musiciennes qui a ses propres lois, ses régulations financières etc

C’était une grande danseuse avec une réputation solide. Combes la décrit comme la plus admirable des danseuses d’Egypte. Il fut passionné par le côté artistique de ses prestations l’appelant la reine des Almées car elle était tout à la fois, danseuse, chanteuse et musicienne.

Il essaye de décrire la souplesse et les ondulations de ses mouvements, la passion qui se dégage d’elle, ses poses voluptueuses mais il n’y parvient pas et note qu’aucun mot en français n’est susceptible de décrire l’expérience de ce spectacle. Comes la décrit comme joyeuse par nature, une vraie bacchante de l’antiquité. Il semble que Sofia adorait danser et avait une grande musicalité. Combes raconte comment elle décide de danser pendant l’entracte sur le son d’un violon joué par un hôte français. Avec sa grande oreille musicale elle était capable de danser avec plus de grâce encore que précédemment pour le plus grande plaisir du public présent. Au temps de Romer 12 ans plus tard Elle entrait en scène 20 minutes après les musiciens, vêtue d’un splendide manteau qu’elle ôtait pendant sa danse. Elle avait des problèmes d’alcool et sa liaison avec Abbas avait laissé des séquelles pour sa réputation. Mais elle réussit tout de même à faire un beau mariage en 1850.

 

Témoignages tirés du livre « before they were bellydancer » de Kathleen Frazer

Mémoire des danses orientales.

Cours de danse orientale à Lyon

Une approche artistique culturelle et musicale de la danse orientale

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